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La mise en place de réseaux sociaux dans nos entreprises et organisations est à la mode.

Cette initiative, dont l’origine est souvent attribuée la Direction des systèmes d’information ou la Direction de la communication, vise généralement à décloisonner et permettre aux collaborateurs d’interagir sur un fond documentaire ou avec d’autres acteurs et partenaires de l’entreprise.

Sur le terrain, il n’est pas rare de rencontrer des approches technologiques, qui consistent à faire le choix d’une solution et penser que l’offre de services va susciter le besoin et les usages.

Or la plupart du temps, cette stratégie conduit à un échec.

La mise en place d’un réseau social ou d’une approche communautaire au sein d’une organisation ne sera une réussite qu’en identifiant au préalable :

  • la culture d’entreprise impulsée par la direction générale
  • le niveau de maturité de l’entreprise face à ces pratiques
  • les axes ou vecteurs de progrès pour améliorer les performances et l’efficience du collaborateur dans son activité quotidienne

En s’interrogeant sur ces différents axes, les porteurs du projet pourront adapter leur stratégie de mise en place et effectuer un déploiement orienté vers l’efficience et le pragmatisme.

 

L’approche communautaire, culture et maturité des entreprises

La culture d’entreprise constitue un premier axe d’analyse avant la mise en place d’une démarche collaborative transverse de type communautaire ou de réseau.

Avant d’aller plus en avant, il nous faut définir ce qu’est une approche communautaire :

L’approche de type réseau social ou communautaire n’est pas la seule approche possible pour résoudre une problématique ou pour devenir support à l’innovation

Le tableau suivant décrit les différentes formes de collaboration :

 

Source : Eddie Soulier directeur de recherche

 

Certaines entreprises, de part leur histoire ou par une volonté managériale, fonctionnent de manière très hiérarchisée ou en silo.

Dans ce type d’organisation, les objectifs et les modes de gestion des ressources humaines sont orientés pour que le supérieur hiérarchique possède une totale maîtrise des actions et des échanges réalisés par les collaborateurs sous sa responsabilité.

Dès lors, la mise en place d’un projet visant à créer de la transversalité et la mise en place de communauté en dehors de toute organisation sera longue est difficile.

La peur de la perte de la maîtrise de la part de la hiérarchie peut générer des freins à la réussite de ce type de projet.

Si la Direction Générale souhaite initier ce type d’approche, elle doit alors avoir conscience qu’un effort important et de long terme sera nécessaire pour bénéficier des gains.

A l’inverse, pour les entreprises dont le mode managérial est orienté projet, l’effort nécessaire pour mettre en place une approche réseau et communautaire sera moindre. En effet, la responsabilisation individuelle nécessite d’accélérer les interactions entre les acteurs pour atteindre l’objectif commun.

 

Recherche de performance et d’efficience

Le réseau social n’apporte rien à l’organisation s’il ne répond pas à des objectifs et des besoins métier.

La stratégie de mise en œuvre doit s’appuyer sur des business cases et des processus métier pour lesquels le réseau social apporte une valeur ajoutée mesurable.

La construction des cas d’usage s’appuyant sur une phase de recueil des besoins est une étape préalable nécessaire à la réussite d’un tel projet.

De cette manière, il est possible d’identifier les sponsors du projet, d’initier la phase de conduite du changement, de proposer un ou des pilotes ainsi que les indicateurs de réussite et de performances visés.

 

L’hypothèse de départ de cet article est la suivante : l’approche communautaire est source d’innovation et de performance.

Nous pouvons nous interroger sur ce postulat.

L’approche communautaire, un support à l’innovation : Pourquoi ?

L’approche communautaire serait un moyen de catalyser les idées et d’être une source d’innovation.

On peut s’interroger sur les raisons de ce constat :

  • la communauté n’est pas en lien avec l’organisation de l’entreprise
  • la communauté se constitue par cooptation
  • le leader de la communauté n’est pas un responsable hiérarchique
  • la communauté vise à résoudre une problématique
  • la communauté n’est pas hiérarchisée et favorise l’expression

Ces éléments constitutifs d’une organisation communautaire apportent un début d’explication.

En effet, la communauté s’organise sur l’impulsion de leaders souhaitant résoudre une problématique commune complexe.

Ces leaders se rapprochent pour s’enrichir mutuellement et cristallisent autour d’eux un ensemble de personnes apportant des complémentarités au noyau communautaire.

La motivation n’est pas impulsée par une demande expresse de la hiérarchie mais bien par une volonté commune et partagée des acteurs de la communauté.

La structure communautaire est donc en dehors de l’organisation ce qui offre un sentiment de liberté et une ouverture d’esprit propice à l’innovation.

La dynamique de la communauté offre des rencontres interindividuelles qui auraient été plus difficiles dans un autre mode organisationnel.

Ces profils apparemment éloignés se découvrent des complémentarités ce qui élargit le potentiel d’innovation et de résolution.

L’organisation communautaire peut être une source d’innovation sous condition d’avoir une dynamique forte.

Comment mettre en place et dynamiser une communauté ?

 

Mettre en place et dynamiser les communautés : les étapes à suivre

source : Eddie Soulier directeur de recherche

 

Le schéma précédent décrit comment initier une communauté.

 

  • Cartographier les besoins de résolution : avant toute initiative d’organisation, il est préalablement nécessaire d’identifier les besoins de résolution de problématiques fortes. Une problématique peut être une difficulté ou une volonté d’innover.
  • Identifier les leaders : Les problématiques cartographiées, toute la dynamique initiale de la communauté est portée par les leaders. Il nous faut donc les identifier, les sensibiliser, les valoriser.
  • Connexion avec l’organisation de l’entreprise : La communauté existe en dehors de l’organisation par la simple volonté des leaders. Il est nécessaire de trouver les méthodes pour l’organisation de valoriser cette dynamique tout en maintenant un degré de liberté et de choix important. L’organisation ne doit pas avoir la volonté de maîtriser la communauté mais d’apporter son support et valoriser ses participants.
  • Encourager l’appartenance au groupe : Le sentiment d’appartenance est une condition nécessaire à la réussite de ce type de projet. L’organisation et les leaders du groupe doivent participer à la cohésion et la valorisation de cette appartenance.
  • Intégrer dans le fonctionnement opérationnel/récurrent : Le lancement de la communauté effectué, des rituels doivent être mis en place pour permettre un fonctionnement en mode « croisière », récurrent et opérationnel.

 

 

Conclusion

La communauté n’est pas le seul mode organisationnel possible. Le groupe, le projet, la structure formelle peuvent apporter une réponse selon l’objectif métier et la culture interne.

Le porteur du projet devra donc s’interroger sur ces axes avant toute initiative communautaire.

La mise en place d’une organisation communautaire peut être source d’innovation et de performance. Cette organisation « agile » ne peut fonctionner si la culture d’entreprise ou l’organisation permet cette liberté, portée par le top management. Une entreprise organisée en silo ou très hiérarchisée devra fournir des efforts beaucoup plus importants pour mettre en place et obtenir des résultats probants.

 

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